Comment est mort Socrate ?

Socrate, l’un des plus grands philosophes de la Grèce antique, est mort en 399 avant J.-C., condamné par un tribunal athénien à boire la ciguë, un puissant poison. Son exécution est l’un des événements les plus marquants de l’histoire de la philosophie, car elle illustre son attachement à ses principes, notamment la recherche de la vérité et l’acceptation des lois de la cité.

Socrate a vécu à Athènes à une époque de troubles politiques. Il ne laisse personne indifférent en remettant en cause les croyances établies et en pratiquant une méthode de questionnement visant à exposer les contradictions du discours des puissants.

En 399 avant J.-C., il est accusé de deux crimes principaux :

• Impiété : Il rejette les dieux traditionnels de la ville et en introduit de nouveaux ;
• Corruption de la jeunesse : En incitant les jeunes Athéniens à remettre en cause l’autorité et la tradition, il aurait semé le désordre dans la société.

Ses opposants, parmi lesquels des personnalités influentes du régime démocratique athénien, le considèrent comme un danger. Ils veulent le faire taire et utilisent les accusations comme prétexte pour l’éliminer légalement.

Le procès de Socrate se déroule devant 500 citoyens athéniens, selon le système démocratique de l’époque. Lors de sa défense, retranscrite par Platon dans l’Apologie de Socrate, le philosophe refuse de supplier pour sa vie et continue d’affirmer ses idées. Il considère la vérité et la justice comme supérieures à sa propre existence.

Le verdict tombe et Socrate est reconnu coupable à une courte majorité. Lors de la phase de condamnation, il aurait pu proposer l’exil ou une amende, mais il choisit de ne pas renier ses convictions. Ironiquement, il suggère même qu’il devrait être récompensé plutôt que puni. Cela exaspère ses juges et la sentence est confirmée, la peine de mort.

Socrate est emprisonné pendant plusieurs semaines avant son exécution. Ses disciples, notamment Criton, tentent de le persuader de s’enfuir, mais il refuse, arguant qu’il doit respecter les lois d’Athènes, même si elles sont injustes.

Le jour de son exécution, Socrate boit calmement de la ciguë, un poison extrait d’une plante vénéneuse. Selon Platon dans le dialogue Phédon, il meurt entouré de ses amis, discutant jusqu’à son dernier souffle de la nature de l’âme et de l’immortalité. Son corps s’engourdit progressivement et il s’éteint sans peur ni regret.

La mort de Socrate marque un tournant dans l’histoire de la philosophie. Son refus de fuir et son acceptation de la mort font de lui un symbole d’intégrité intellectuelle et de résistance face à l’injustice. À travers les écrits de Platon et de Xénophon, son enseignement perdure et influence profondément la pensée occidentale, notamment à travers l’éthique, la méthode socratique et la recherche de la vérité par le dialogue. Ainsi, si son corps a disparu, l’esprit de Socrate continue d’inspirer les générations à travers les siècles.

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