Combien de panneaux composent l’œuvre La Bataille de San Romano de Paolo Uccello ?
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La bataille de San Romano, chef-d’œuvre de Paolo Uccello, marque une étape importante dans la peinture du XVe siècle, symbolisant l’avènement de la Renaissance. Composée de trois panneaux d’environ 3x2m, cette œuvre illustre avec précision et réalisme la victoire florentine sur Sienne, le 1er juin 1432, près de San Romano. La stratégie victorieuse de Niccolò da Tolentino, simulant une retraite pour piéger les ennemis, est magistralement représentée grâce à l’innovation de la perspective mathématique, soulignant le dynamisme et la complexité de la scène par le jeu des formes, des couleurs et de la lumière.
Cette œuvre soulève de nombreuses questions : Pourquoi Paolo Uccello a-t-il créé cette série ? À qui était-elle destinée ? Et pourquoi les panneaux sont-ils actuellement conservés dans trois musées différents ? Cet article vous invite à découvrir l’histoire et l’art de cette trilogie fascinante, la bataille de San Romano, qui témoigne de la richesse et de la profondeur de l’œuvre d’Uccello.
Une trilogie : Découverte des trois panneaux
Identification des panneaux
Les trois panneaux qui composent La bataille de San Romano illustrent différentes scènes de l’événement, tout en partageant un style et une palette de couleurs communs.
À la National Gallery de Londres, le premier panneau met en scène Niccolò da Tolentino et ses troupes. Reconnaissable à son armure rouge et à la plume blanche sur son casque, il est le chef florentin, stratège de la victoire sur les Siennois.
Le musée du Louvre à Paris abrite le second panneau, qui montre la surprenante contre-attaque orchestrée par l’allié de Tolentino, Michelotto da Cotignola, vêtu d’une armure verte et d’une plume jaune.
Enfin, à la Galerie des Offices de Florence, le troisième panneau représente Bernardino della Ciarda, le commandant siennois, assommé par une lance. Vêtu d’une armure bleue et d’une plume rouge, il s’agit du seul panneau signé par Paolo Uccello, qui a inscrit son nom dans le coin inférieur droit.
Les thèmes communs aux trois œuvres
Bien que chaque panneau raconte une scène distincte, ils sont liés par un thème et un style communs, célébrant le triomphe de Florence sur Sienne et exaltant la gloire des condottieres, ces chefs militaires mercenaires qui ont marqué l’histoire de l’Italie.
Elles illustrent le talent novateur de Paolo Uccello pour manier la perspective mathématique, exploiter les formes géométriques et jouer avec les couleurs pour donner vie à ses œuvres. La perspective donne une impression de profondeur, les formes géométriques ordonnent la scène et créent un rythme visuel captivant, tandis que l’utilisation audacieuse de couleurs contrastées souligne le dynamisme et l’éclat de la composition. À travers cette trilogie, Paolo Uccello fusionne la précision scientifique et la créativité artistique, préfigurant ainsi l’ère de la Renaissance.
Aperçu détaillé de chaque panneau
Panneau de Londres : Le début de la bataille
Le panneau de Londres illustre le début de l’affrontement. Niccolò da Tolentino, commandant des forces florentines, entre sur le champ de bataille, flanqué de ses troupes. Distingué par une armure rouge et une plume blanche sur son casque, il s’impose au milieu de la mêlée. Autour de lui, ses soldats arborent fièrement les bannières de Florence et des Médicis.
Le premier plan révèle des lances brisées et des chevaux souffrants, témoins silencieux de la brutalité des combats. À l’arrière-plan, la ville de San Romano apparaît comme le théâtre de la lutte. L’utilisation ingénieuse de la perspective par Paolo Uccello confère à l’ensemble une dimension de profondeur saisissante, tout en intégrant des formes géométriques telles que les cercles des boucliers et des roues, ce qui confère un dynamisme visuel à la scène. La palette de couleurs vives et contrastées exalte les armures et les étendards.
Panneau de Florence : L’apogée du conflit
Dans le panneau de Florence, nous assistons à l’apogée du conflit. Michelotto da Cotignola, allié de Tolentino, mène une contre-attaque surprise contre les Siennois. Sa tenue, composée d’une armure verte ornée d’une plume jaune, le rend immédiatement reconnaissable. Il est accompagné de troupes portant les emblèmes de la famille Bartolini Salimbeni, mécène de l’œuvre. Au cœur de l’action, on assiste à la chute de Bernardino della Ciarda, chef des Siennois, déconcerté et symbolisant la défaite avec son armure bleue et sa plume rouge.
Le premier plan offre un contraste marqué, les fruits et les fleurs s’opposant au tumulte de la guerre. L’arrière-plan s’ouvre sur un paysage de collines et de forêts, soulignant l’éloignement de la scène. Paolo Uccello intensifie ici ses effets de lumière et de couleur, apportant vivacité et harmonie à la composition.
Panneau de Paris : La déroute de l’ennemi
Le panneau de Paris saisit le moment où l’ennemi siennois bat en retraite, vaincu par les Florentins. Signée par Paolo Uccello en bas à droite, cette œuvre marque la fin de la série. Michelotto da Cotignola, reconnaissable à son armure et à son nouveau panache rouge, mène la charge contre les fuyards avec ses cavaliers. Les soldats, brandissant les bannières des Médicis, soulignent la victoire florentine.
Le premier plan montre des Siennois morts ou capturés, dépouillés de leurs armes et de leurs vêtements. À l’arrière-plan, un château se détache, peut-être la ville de San Romano. Avec ses techniques habituelles, Paolo Uccello varie les perspectives et les postures des personnages pour créer une impression de mouvement et de diversité.
Localisation actuelle des panneaux
Comment les panneaux ont été séparés
Les trois panneaux qui composent La bataille de San Romano ont suivi un parcours tumultueux, qui a abouti à leur séparation actuelle dans trois musées distincts.
À l’origine, ils ont été peints par l’artiste Paolo Uccello, à la demande de la famille Bartolini Salimbeni de Florence, pour décorer leur palais. Cependant, à la fin du XVe siècle, Laurent de Médicis, le puissant souverain de Florence, les a confisquées pour décorer son propre palais.
Au cours du XVIIe siècle, elles ont été transférées au Casino Mediceo di San Marco, résidence du cardinal Carlo de Médicis. En 1784, leur parcours les a conduits au musée des Offices, où ils sont restés ensemble jusqu’au début du XIXe siècle.
Vendus par la suite à des collectionneurs privés, chaque panneau se retrouve finalement dans un musée différent : le panneau de Londres à la National Gallery en 1857, le panneau de Paris au Louvre en 1863 et, enfin, le panneau de Florence à la Galerie des Offices en 1904.
Signification culturelle dans les lieux d’exposition actuels
Malgré leur dispersion, les trois panneaux de la Bataille de San Romano conservent une importance culturelle inestimable dans les lieux où ils sont exposés. Ils reflètent l’âge d’or de la Renaissance italienne et ont marqué de leur empreinte de vastes pans de l’art européen.
Elles révèlent les dynamiques historiques et politiques de l’Italie du XVe siècle, une époque de rivalités intenses entre les cités-États et les familles régnantes. Ces œuvres sont également représentatives du génie de Paolo Uccello, un artiste à l’imagination fertile qui a transcendé les conventions par son utilisation innovante de la perspective, des formes géométriques et d’une palette de couleurs vibrantes. Ensemble, ces panneaux forment une trilogie captivante, toujours admirée pour sa profondeur et sa complexité.
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Combien de panneaux composent l'œuvre La Bataille de San Romano de Paolo Uccello ?
Réponse
La bataille de San Romano est une œuvre célèbre du peintre Paolo Uccello, peinte en trois panneaux vers 1456.