Quel roman d’Alberto Moravia a été adapté au cinéma par Jean-Luc Godard en 1963 ?
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Le roman d’Alberto Moravia, adapté au cinéma en 1963 par Jean-Luc Godard, s’intitule Le Mépris (Il disprezzo en italien). Publié en 1954, ce roman explore en profondeur les thèmes de l’amour, de l’incommunicabilité et de la désintégration des couples, des sujets qui résonnent fortement dans l’univers littéraire de Moravia et qui ont séduit Godard pour son adaptation cinématographique.
Alberto Moravia, écrivain italien né en 1907 et décédé en 1990, est l’une des grandes figures de la littérature du XXe siècle. Ses romans traitent souvent de la bourgeoisie italienne et de ses contradictions, mettant en évidence l’ennui, l’aliénation et les difficultés relationnelles. Le Mépris illustre parfaitement ces préoccupations.
Dans le roman, l’intrigue tourne autour de Riccardo Molteni, un scénariste travaillant sur une adaptation cinématographique de l’Odyssée d’Homère. Son mariage avec Emilia se détériore progressivement, et le cœur de l’histoire est précisément cette lente érosion du lien conjugal. Le mépris naît des malentendus, des silences et de la distance croissante entre les deux personnages. Moravia dépeint avec finesse la difficulté de communiquer dans un couple dont les désirs et les attentes ne correspondent plus.
En 1963, Jean-Luc Godard, figure de proue de la Nouvelle Vague française, décide d’adapter le roman à l’écran. Le film, produit par Carlo Ponti et Joseph E. Levine, est tourné en grande partie en Italie, notamment dans la légendaire Villa Malaparte à Capri, dont l’architecture moderniste et l’isolement renforcent l’atmosphère d’éloignement et de rupture.
Le film Le Mépris met en scène Brigitte Bardot dans le rôle de Camille, l’épouse du scénariste, interprété par Michel Piccoli. Ils sont rejoints par Jack Palance dans le rôle du producteur américain et Fritz Lang, qui joue son propre rôle en tant que cinéaste légendaire. Cette distribution internationale contribue à donner au film un attrait universel, à la croisée des cultures.
Godard prend quelques libertés avec le roman de Moravia, mais l’esprit de l’œuvre reste intact : la difficulté de l’amour face aux pressions sociales, professionnelles et matérielles. Le film s’attarde sur la détérioration du couple à travers des dialogues minimalistes, des silences lourds et un cadrage marqué par l’esthétique moderne du réalisateur.
La scène d’ouverture du film, dans laquelle Brigitte Bardot et Michel Piccoli s’engagent dans une conversation intime, est devenue emblématique. Elle illustre à la fois la sensualité et la fragilité du couple, tout en reflétant le désir de Godard de combiner poésie visuelle et critique sociale.
Le Mépris est aujourd’hui considéré comme l’un des grands classiques du cinéma mondial. Il marque la rencontre entre deux univers : la littérature réaliste et introspective de Moravia et le cinéma novateur, visuellement audacieux et intellectuel de Godard. La confrontation entre l’intimité d’un couple en crise et la mise en abyme du cinéma (à travers le tournage d’un film dans le film) en fait une œuvre particulièrement riche.
Le roman de Moravia, avec son analyse subtile des sentiments et de la psychologie humaine, se prête parfaitement à cette transposition. L’adaptation de Godard a contribué à faire connaître l’écrivain italien au-delà des frontières françaises, tout en offrant à Brigitte Bardot l’un de ses rôles les plus mémorables, loin de l’image glamour souvent associée à elle.
Le roman d’Alberto Moravia adapté par Jean-Luc Godard en 1963 s’intitule Le Mépris. À travers cette histoire poignante d’un couple qui se désagrège, Moravia et Godard explorent des thèmes universels : l’incompréhension, la solitude et l’échec des relations humaines. Le succès de cette adaptation, tant littéraire que cinématographique, témoigne de la puissance intemporelle de l’histoire et de la pertinence des questions qu’elle soulève encore aujourd’hui.
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Quel roman d'Alberto Moravia a été adapté au cinéma par Jean-Luc Godard en 1963 ?
Réponse
Le roman Le Mépris d'Alberto Moravia a été adapté au cinéma en 1963 par Jean-Luc Godard, avec Brigitte Bardot et Michel Piccoli dans les rôles principaux.